Chanson douce-amère |
France |
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Troisième album officiel du groupe Arlt, Deableries est un recueil de chansons suaves, gondolées, radioactives, dont on ne sait pas très bien de quoi elles parlent, « si c’est de la mort qui vient ou bien du café qui brûle, si c’est de l’amour qui s’en va ou bien de quoi ». Éloïse Decazes y chante comme une sirène toxicomane (et parfois même, littéralement, comme une sirène de pompiers) : elle est aussi émouvante que drôle et plus étrange que jamais. Sing Sing y épanche son baryton de cafetière, au-delà du juste. Cette façon siamoise, torve, sexuellement trouble de joindre leurs timbres somnambules fait de l’effet. On retrouve ici leur manie joyeuse de marier les contraires (chaud-froid, solide-liquide, tellurique-aérien), dans un excitant tohu-bohu d’humeurs contradictoires, renforcé sur scène par la présence de Mocke à la guitare électrique. |