Modératrice de Joséphine Berthou
Ciné Moderne
Galerie Du 8 novembre au 1 décembre 2024

Visible du mercredi au vendredi de 12h à 18h, le week-end de 14h à 18h et les soirs d’évenements.

Entrée libre
Exposition Projection
   
Née en 1996 en France, Joséphine Berthou vit et travaille entre Genève et Paris. De 2015 à 2021, elle étudie le cinéma et les arts visuels à la HEAD à Genève. En 2021, elle intègre l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris de laquelle elle sort diplômée avec les félicitations du jury en 2023. En 2024, elle est lauréate du Programme Mennour Emergence et du Prix du Public pour le Prix Science Po pour l’art contemporain. Depuis 2023, elle collabore avec le collectif OpéraLab à la création d’un opéra qui sera présenté à la Comédie de Genève en janvier 2025. Elle est actuellement en résidence à Artagon-Pantin.

À partir d’un travail de recherche et de documentation sur différents milieux professionnels, tels que ceux des modérateur·rices sur Internet, des routier·ères, des gendarmes ou encore des rappeur·euses, Joséphine Berthou écrit et réalise des essais cinématographiques, entre films de fiction et documentaires. Inspirés de la comédie musicale, ses films explorent les systèmes qui régissent les sociétés capitalistes, les phénomènes d’influence et d’emprise ou encore les rôles que chacun acquiert dans une société globalisée où les informations circulent de manière toujours plus immédiate, au travers de narrations dans lesquelles les émotions des personnages se manifestent en paroles, chansons et musique.

Modératrice est un film musical qui observe un métier spécifique, nécéssaire à notre ère numérique mais néanmoins violent, pouvant engendrer de l’isolement, des troubles anxieux voire des syndromes de stress post-traumatique.

" Clémence travaille comme modératrice pour un réseau social. Toute la journée, elle censure des contenus violents qui polluent son esprit et la poursuivent jusque chez elle. Proche de la trentaine et au bord du burn-out, elle chante son désarroi et remet sa vie en question, accompagnée par ses amies et Léa, son petit ange gardien qui la suit partout. Ensemble, elles tentent de ré-enchanter son monde."

Ce film a été sélectionné au Festival du film court de Villeurbanne en 2023 et au Festival de Films de Femmes, à Créteil, en 2024. L’artiste a également reçu pour cette réalisation le Prix du public Science Po pour l’art contemporain.
Ciné Moderne
Cycle Vidéo
 
Ciné Moderne est un cycle de projections de films et vidéos réalisés par des plasticiens et plasticiennes. Il se déroule tout au long de la saison 2024-2025 dans l’espace “Galerie” aménagé en salle de cinéma. En miroir au festival « Filmer le travail » de Poitiers, dont l’édition 2025 s’intéressera aux travailleur.euses de l’art, la programmation Working Days propose une pluralité de regards d’artistes sur les nouveaux enjeux de l’emploi dans un monde en mutation où l’utopie d’une certaine modernité peut parfois virer à la désillusion. 

Working Days rassemble des écritures et des esthétiques volontairement diversifiées, imaginées par des artistes internationaux, émergents comme établis. Ils et elles usent des genres et codes cinématographiques en s’exprimant à travers la fiction, la satire, le mashup, la science-fiction, le documentaire, le jeu-vidéo, le film expérimental ou encore la comédie musicale.

L’utopie du tout connecté apporte-t-elle la liberté ? Comment conjuguer l’injonction à la rentabilité et le désir d’épanouissement ? Peut-on encore préserver sa singularité face aux systèmes de domination ? Comment préserver des savoir-faire ancestraux face à la mondialisation ? Nos modalités de travail, largement bouleversées ces dernières années, témoignent d’une fracture entre générations, tandis que la question du temps libre polarise les débats.

Inscrivant leurs propositions dans une actualité qui imprègne notre quotidien, les artistes abordent la place et le sens du travail dans nos vies, soulignent sa faculté émancipatrice comme sa dimension aliénante, en agissant sur les imaginaires et en proposant de nouveaux récits. 

Mettre sous les projecteurs les métiers spécifiques ou de l’ombre, ceux nouveaux, invisibles, mais nécessaires à notre ère numérique ou ceux dévalués, précaires, qui facilitent notre quotidien sans que l’on y prête attention. Interroger les méthodes de formation dites ludiques et la perte de repères qu’induit cette injonction au fun dans le cadre professionnel. User de l’ironie et de l’autodérision pour questionner les us, coutumes, normes et jargons du milieu de l’art ou de la fabrique du cinéma. Soutenir celles et ceux qui luttent pour protéger leurs terres et leurs savoir-faire face à la crise écologique, ou encore plonger dans les enjeux vertigineux du développement de l’intelligence artificielle.

Les œuvres rassemblées pour Working Days incitent à effectuer un pas de côté. Les artistes s’attellent au processus d’adaptation tout azimut que traverse aujourd’hui l’humanité pour observer d’un œil neuf les « innovations managériales », les nouvelles conditions de travail ou les métiers récemment apparus et pour choisir ou non de « traverser la rue »…