1984 : la première pierre du Futuroscope, parc à thème futuriste et scientifique, est posée.
2014 : lors d’une conférence à Zagreb, le philosophe Mark Fisher nous annonce : “Future has been cancelled”.
2020 : “Ils arriveront à détecter nos sensations, nos envies, tout détecter de manière à nous emmener sur un plateau aussi rapidement qu’on en a besoin… tout ce dont on a besoin.” – Pascale D., Les Futurs.

La triangulation de ces trois informations laisse perplexe, le temps ne semble pas linéaire, 2020 fait écho à 1984. Entre temps, toute possibilité projective aurait été annihilée : le futur serait devenu un style, une esthétique, objet de marchandisation et de contrôle des désirs.

Est-on au coeur d’un récit dystopique, où nous serions coincé.e.s dans un passéfutur, sans pouvoir clairement différencier projection, science-fiction et réalité ? On nous promettait l’an 2000 comme un tournant vers l’Avenir (à nos risques et périls), mais qu’en reste-t-il à présent ?

Dans un parc d’attraction visionnaire, devenu musée à ciel ouvert d’un futur 80’s, Marion Balac interroge trois voyant.e.s et médiums sur leur vision des futurs qui nous attendent (ou sont peut-être déjà arrivés). Pierre angulaire de son exposition, le film Les Futurs met en perspective des visions générationnelles, culturelles et communautaires de ce que sera le monde de demain. L’exposition elle-même a été anticipée par des voyant.e.s poitevin.e.s, et deviendra le lieu où s’annulent et se concrétisent les futurs.

Carin Klonowski